Explosion

Qu’est-ce qu’on fait quand on explose
quand tout devient bombe à l’intérieur de soi
quand des coups déforment notre peau de l’intérieur, quand les membres se déchirent, crépitent, s’embrasent, se greffent de crocs, de battes, de feu

Il me faut frapper, lancer, crier, hurler, mordre, griffer
Il me faut sauvage, il me faut destruction

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Une discussion ordinaire avec ma conseillère emploi

Le déménagement est passé, les démarches administratives traînent parce que l’administration traîne mais pas moi pour une fois, il est temps de reprendre ce que j’appelle depuis des années ma « recherche de travail » mais qui n’est qu’une espèce de longue lutte au ralenti dans des sables mouvants. Pas de panique, je suis accompagné maintenant par une conseillère – ah pardon, une « coach » parce que c’est plus à la mode – au sein d’un organisme spécialisé dans l’insertion professionnelles de personnes en situation de handicap. (je suis toujours un peu gêné par ce mot, « insertion », pas vous ? Est-ce que c’est vraiment à moi de m’insérer dans des espaces qui ne sont pas à ma taille ? Je dois faire quoi, me contorsionner, me couper un bras, baisser la tête ?). Je dois vous dire, je n’y crois pas du tout, mais toute seule j’en ferais encore moins, donc je prends ce qu’on me propose et j’attends encore qu’un miracle arrive. Lire la suite »

Automutilations et modifications corporelles : se faire du mal, se faire du bien ?

J’y repense depuis un bout de temps, et comme le monde médical n’a pas trop envie d’écouter les concerné·e·s là-dessus, je vais m’adresser en attendant au monde profane. C’est-à-dire qu’on a souvent une vision univoque de certaines pratiques qui ont pour résultat de modifier le corps (le « dégrader » et le « blesser », donc, selon le point de vue) et de déclencheur une douleur (qui est normalement, en effet, un signal donné par le système nerveux que oh, quelque chose n’est pas ok, il faut arrêter ça). Je vais parler un peu de ce que peuvent apporter, aux personnes qui le « pratiquent » (sans forcément autant d’engagement conscient !), les pratiques d’automutilation (coupures, brûlures, coups portés à soi-même) ou d’autres pratiques imposant douleurs et excès au corps (privation de nourriture ou de sommeil, effort excessif, abus de drogue ou alcool, etc.). et dans une moindre mesure de pratiques visant ou résultant en une modification corporelle visible (prise/perte excessive de poids, marquage de la peau, tatouage…). Lire la suite »

Coup de gueule : non, on ne s’habitue pas à la douleur de vivre

Charlie était optimiste, pensait continuer paisiblement sa semaine à barrer petit à petit des tâches de sa liste et terminer d’écrire pendant ses heures de liberté ses articles sur les questions de communication. Période calme, l’impression de mieux gérer la surcharge, la fatigue et les crises, retour de la joie d’être en vie. Et puis l’imprévu arrive. Le mot de travers au mauvais moment, et son cerveau soudain bombardé par trop d’informations soudaines à traiter, l’impression d’être pris au piège, que rien ne lui a été demandé, qu’elle n’a plus de contrôle sur les choses. Et PAF explosion. [j’ai parlé des meltdowns ici, vite fait, et pourtant c’est devenu de loin mon article le plus lu et partagé. Preuve que même aux adultes, ça parle…]Lire la suite »