Réponse à Schovanec qui dénonce des « faux autistes »

Cher Josef,

Il y a quelques jours, un entretien avec toi qui ressemble à une blague a été publié et diffusé sur le net. Je dis qui ressemble à une blague, parce que ton discours n’est fondé sur aucun fait/chiffre avéré, ne donne aucune source, est plein d’approximations, de suppositions sorties d’on ne sait où, d’ignorance et de confusion. J’ai arrêté d’idéaliser les gens il y a longtemps, mais tout de même, j’ai été un peu choquée.

Choquée parce que je t’ai vu en conférence et j’ai ri et j’ai flappé de joie, j’ai avalé tous tes livres et je me suis retrouvée dans ton univers, j’ai partagé les vidéos de tes interviews drôles, justes, humaines, légèrement subversives, pas assez à mon goût mais assez pour bouleverser quelques idées reçues sur l’autisme, et, du coup, suffisamment raisonnables pour être médiatisées, c’est déjà ça. Moi qui ai apprécié ton rôle de « saltimbanque de l’autisme », comme tu dis toi-même, et moi que tu pourrais mettre très vite dans la case « faux autiste » si j’en crois le portrait que tu dresses dans ton interview, je n’ai pas été blessée par tes mots, parce que je suis sûre de me connaître désormais. Malheureusement, ton interview n’a pas été reçue partout de la même manière. Les groupes de soutien de personnes autistes ont diffusé ton interview avec stupeur, incompréhension, colère, doute, tristesse. Tu as fait du mal à beaucoup de personnes qui sont pourtant dans ton camp, qui ont continué à te défendre, parce que nous voulons être solidaires entre victimes d’un même système et adelphes d’un même fonctionnement neurologique condamné. Certain·es ont même avancé que tu avais été manipulé, que ce n’est pas de ta faute, qu’il faut te plaindre et ne pas t’en vouloir. Je ne peux pas vraiment dire que je t’en veux parce que je ne sais pas ressentir de rancune, mais oui, je condamne la façon dont tu as utilisé ta visibilité médiatique et le crédit qui t’est désormais accordé sur le sujet de l’autisme. Je condamne cette diffusion de la division et de la méfiance, ces paroles violentes à l’égard de tes adelphes, profitant de ta position d’homme bien placé dans les médias. L’autisme n’immunise pas contre les préjugés, le sexisme, la connerie. Parce que oui, dans cette interview, je n’ai pas vu de la défense à l’égard des « autistes lourds », je n’ai pas vu de solidarité, j’y ai vu au contraire un homme qui retourne sa veste pour bien garder tous ses privilèges, dont l’attention médiatique.

D’autres t’ont déjà répondu (à lire absolument), beaucoup plus rapidement, très pédagogiquement et en sourçant leurs dires. Mais parce que tant de personnes continuent à en parler, je m’y mets aussi, avec une semaine de retard.

Pour commencer, j’ai un peu du mal à comprendre comment un individu autiste d’une part (généralement attaché à l’exactitude des faits, la recherche de l’objectivité et de la justesse), chercheur d’autre part (donc pas étranger aux méthodes de recherche, vérification des sources, mise en perspective) peut livrer dans des médias de telles affirmations qui ne reposent sur rien. Je ne peux remonter à aucune source, à aucun fondement, des choses farfelues que tu affirmes. Tes affirmations se contredisent parfois, d’une réponse à une autre. Ça en devient difficile de te répondre. Te serais-tu laissé emporter par l’émotion de l’expérience personnelle ? Aurais-tu du mal à accepter que d’autres autistes puissent avoir une vie et des ressentis différents des tiens ? Je sais que c’est notre tendance de nous regarder le nombril et d’avoir du mal à saisir ce que pensent les autres, mais de tes écrits, de tes conférences, il me semblait plutôt que tu avais acquis une capacité, au contraire, à comprendre – au moins rationnellement, si pas émotionnellement – que d’autres personnes pouvaient penser et ressentir différemment, oui, même parmi tes camarades autistes.Tu écrivais que si les autistes sont plus rigides quant à leurs habitudes, l’adaptation aux imprévus, iels sont souvent plus souples et ouvert·es sur des questions de préjugés, normes sociales, y compris « la construction sociale de genre » (oui, je cite un de tes livres). Peut-être qu’être convaincu à l’avance que tu n’as aucun préjugé t’a-t-il rendu plus vulnérable aux influences ?

Crois-tu vraiment que sur autant de personnes autistes, nous avons tous un parcours de vie, des intérêts, des personnalités, exactement pareilles ? C’est que moi je croyais qu’en fait, on était humains, aussi. Divers et uniques.

Et après avoir fait rire des centaines de personnes en conférence en identifiant comme autiste des tas de personnages historiques ou de fiction, selon quelques gros traits grossis, voilà que tu te permets de réfuter ce diagnostic établi chez des personnes réelles dont tu ne connais rien. Aussi, pourquoi est-ce que l’autisme lui-même ne pourrait-il être un intérêt spécifique comme un autre ? Y a-t-il des sujets qui ne peuvent pas être des IS autistiques, et pourquoi ? Et n’est-ce pas aussi l’un de tes intérêts, ou alors fais-tu toutes ces conférences, toutes ces interviews, as-tu écrit tous ces livres, sans porter un intérêt fort à ton objet ? Vu le fonctionnement de l’énergie et de la concentration chez les autistes, ce serait surprenant…

J’aimerais bien que tu m’expliques, aussi, ce changement de discours par rapport à tes prises de position habituelles : toi qui combattais la classification en autistes lourds et légers, toi qui diffusais un discours anti-psychiatrisant, qui critiquais l’institution médicale pour en avoir été aussi victime, toi qui critiquais les associations autour de l’autisme pour prôner plutôt l’auto-représentationvoilà que tu reprends tous leurs discours de surface, l’idée que certain·es autistes en évincent d’autres et que l’autisme est un terrible trouble grave qui ne peut être défini que par des médecins, que les autistes elleux-mêmes ne savent pas ce qu’iels vivent et ne peuvent prendre la parole pour elleux-mêmes. Je continuerai de mon côté à défendre la validité de l’auto-diagnostic, dans un contexte où il existe des tas d’adultes qui n’ont pas pu être diagnostiqué·es dans l’enfance et qui se connaissent mieux que personne.

*

Deuxièmement, puis-je te suggérer de prendre quelques cours de rattrapage en études de genre ? De toute évidence, tu as quelques idées reçues sur tou·te·s celleux qui ne sont pas des hommes cisgenres, et sur les personnes qui se battent pour éradiquer le sexisme. Le mépris avec lequel tu parles de femmes victimes de violences sexuelles et victimes de mépris médical est à la limite du soutenable. Il y a des études et des recherches qui existent sur les biais sexistes dans la recherche en médecine et dans le comportement des soignant·es à l’égard des patientes [j’ai même beaucoup de trop de liens là-dessus pour en choisir un à insérer dans ma phrase].

Personne, en revanche, n’a jamais prétendu que des violences et des traumatismes rendaient autistes – enfin si, parmi les psychanalystes et les personnes mal informées, mais pas parmi les femmes autistes identifiées à l’âge adulte – ; en revanche, être une femme autiste – une femme avec un handicap quelconque, en fait – augmente de manière dramatique les probabilités d’être victime de violences, d’agressions sexuelles, de viol. Nous ne sommes pas « plus » ou « moins » autistes en raison des violences vécues. Nous sommes autistes et nous souffrons parfois d’un SSPT lié à ces violences, et parfois, les symptômes du SSPT ont caché aux professionnels de santé notre fonctionnement autiste, à la base.

Non-binaire n’est pas un diagnostic mais une identité de genre – t’identifies-tu comme homme ? Bien, eh bien il existe des personnes qui ne s’identifient ni comme homme ni comme femme ou pas exactement d’une catégorie ou de l’autre. Et il est maintenant connu qu’il y a une plus grande proportion de personnes se reconnaissant comme LGBTQIA+ parmi les personnes autistes. De même, je ne comprends pas en quoi le cumul de diagnostics devrait alerter sur un « faux autisme ». Qu’est-ce qui te dérange ? Que d’autres personnes contrairement à toi ne font pas l’expérience que de l’autisme ? Est-il interdit d’avoir à la fois une jambe cassée et un rhume ? Ne peut-on pas en même temps être roux et mesurer plus d’1m90 ? (ça fait beaucoup de particularités physiques, non?). Il est au contraire montré que les TSA vont souvent de pair avec certaines comorbidités, que tu mélanges un peu entre elles. Le TDAH, le HQI et les troubles dys* sont simplement d’autres données du fonctionnement neurologique, fréquemment associés aux TSA ; la dépression, le stress post-traumatique, sont des conséquences du vécu difficile et du stress chronique que celui-ci engendre ; le syndrome d’Ehlers-Danlos est une maladie génétique qui se trouve apparaître souvent chez les personnes autistes, parce que, je ne sais pas, je ne suis pas experte en génétique et même les experts ne savent pas encore expliquer les liens, mais ils les observent. Ça ne rend pas les choses plus improbables (quite the opposite). Mais voudrais-tu peut-être qu’il existe une « race pure » d’autiste ? J’en frissonne.

Surtout, tu te méfies des femmes, apparemment ; il faut toujours se méfier des femmes, elles contestent l’ordre établi par les hommes. Reste planté sur tes positions machistes, whatever – il est montré déjà et même assez bien compris d’un point de vue des sciences sociales qu’une grande partie des personnes autistes assignées femmes à la naissance ont, en raison de la socialisation genrée (parce qu’on intègre moins les règles sociales que les non-autistes mais on en intègre tout de même, par nécessité de survie), une plus grande motivation sociale et davantage de compétences communicatives, et présentent donc un autisme qui s’exprime différemment. S’il y a plus de femmes parmi les personnes diagnostiquées à l’âge adulte, c’est qu’elles sont passées sous le radar jusque-là, voilà tout – d’autant plus que les médecins restent persuadés que l’autisme est majoritairement masculin.

Tu as été pourtant le premier à défendre la capacité de personnes autistes à travailler – à leur manière –, à faire des expériences autonomes – toi tu voyages seul dans le monde entier, moi j’en suis incapable –, à entretenir des amitiés – à leur manière, again, autistique. Tu as été le premier à défendre que c’était une société normative et excluante qui empêchait aux personnes autistes d’avoir une vie satisfaisante et heureuse, et pas l’autisme en lui-même. Toi-même, tu as réussi de longues études et a fini par avoir une carrière médiatique, après avoir d’abord traversé une longue errance médicale, été diagnostiqué à tort schizophrène et reçu une médication non adaptée… Et tu prétends pouvoir juger de l’extérieur et de très loin de qui est véritablement autiste, soupçonnant celleux qui reçoivent d’abord d’autres diagnostics ou qui font des choses que toi tu ne fais pas ?

Les capacités sont réparties de manière différente selon chaque personne autiste ; chaque personne autiste donne par ailleurs de l’énergie ou compense sur des choses différentes ; et ce n’est pas quelque chose que l’on peut forcément voir de l’extérieur en 5 minutes. Mais si, sur l’ensemble, nous n’avions aucune difficulté dans nos relations sociales, dans nos déplacements ou notre gestion du quotidien, dans notre vie professionnelle, nous ne chercherions pas de l’aide, des explications, un diagnostic. Si nous n’étions pas dans une situation d’urgence vitale, nous ne nous amuserions pas à l’âge adulte à traverser toutes les étapes du diagnostic avec au minimum six mois voire des années d’attente, dans l’espoir d’être enfin compris·e et aidé·e [d’ailleurs, il faudrait savoir, tu dis à la fois qu’obtenir un diagnostic est facile et que c’est un parcours du combattant. Je tranche : c’est, effectivement, un parcours du combattant, pour tout le monde].

Nos burnouts, notre corps qui lâche, nos meltdowns à répétition, nos licenciements, nos ruptures, notre isolement, notre douleur de vivre dans un monde qui ne veut pas de nous, nous ne l’inventons pas. Et si le diagnostic d’autisme aide, explique, éclaire, permet de faire les adaptations qui sont les bonnes pour nous, pourquoi le remettre en question ? Ce n’est pas si facile de l’accepter, contrairement à ce que tu sembles croire, non, ce n’est pas une mode, oui, c’est stigmatisé, souvent mal accepté par l’entourage, et pas vraiment prisé des employeurs (tu sembles penser qu’il est plus facile d’avoir un job en tant qu’autiste ? Contacte-moi s’il te plaît, je ne connais pas le filon, et quelques milliers de mes camarades autistes précaires et sans emploi non plus). Si ça ne nous aidait pas au moins au niveau personnel, si ça ne nous correspondait pas, on finirait par chercher ailleurs ; il y en a qui continuent elleux-mêmes à remettre en question le diagnostic une fois reçu.

Par ailleurs, les exemples que tu donnes d’un « monde de l’autisme » qui serait « essentiellement féminin » sont, précisément, des marques du patriarcat. Que ce soient bien davantage des mères d’enfants autistes qui s’investissent dans l’éducation et les associations ; que des femmes autistes aient pris le temps d’écrire leurs autobiographies, soient très actives dans la sensibilisation autour de l’autisme, se racontent sur des blogs – et pourtant, le grand public comme les médecins continuent à penser que l’autisme est une condition masculine ; qu’il existe un plus grand nombre de soignantes, de psychologues et d’aidantes femmes – tout cela, c’est le signe que les femmes sont encore et toujours les principales responsables de toute activité relevant du care et de la communication. Le pouvoir médical et scientifique est encore aux mains des hommes, qui ont façonné et défini leur discipline et catégories depuis leur point de vue.

Parenthèse, ta vie privée affective et sexuelle ne me regarde pas, mais pourquoi cette obsession sur le sujet du sexe ? Nous nous sommes TOU·TE·S interrogé·es là-dessus : « mais de quoi parle-t-il ? D’où sort-il ça ? ». Si tu es asexuel (encore une fois, ton orientation ne me regarde pas), je peux comprendre que la moindre discussion sur nos désirs ou pratiques te semble incongrue et superflue – j’ai parfois aussi ce sentiment de trop-plein, mais plutôt parmi des neurotypiques que des autistes, je dois avouer. Je ne vois pas cette omniprésence du sexe parmi les autistes. Certain·es en parlent pour partager des expériences moins communes parmi les non-autistes, la manière particulière de désirer et de ressentir ; comprendre quelles sont leurs limites et ce qui a été un abus et une agression (oui, on dit parfois qu’on a été victime de viol parfois, est-ce cela pour toi, « parler de sexe »? Confonds-tu violence et sexualité ?) ; certain·es en font en effet un IS dans la compréhension des choses, mais ce n’est absolument pas l’IS le plus répandu… Ou alors confonds-tu l’orientation sexuelle, l’identité de genre, et l’activité sexuelle ? Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles quand tu dis que toute la communauté autistique ne parle que de sexe. Et que des psychiatres commencent le bilan en nous posant des questions sur notre vie sexuelle. Je n’ai jamais vu ou entendu cela. Et puis surtout, ne t’inquiète pas, va, la plupart des médecins a les mêmes préjugés que toi : que les autistes sont tous asexuels – ou « asexués » ? -, comme toute personne handicapée, que par conséquent avoir une vie sexuelle est incompatible avec l’autisme, et que l’on doit se méfier d’une femme qui a eu de nombreux·ses partenaires sexuel·le·s…


*

Troisièmement : quels sont ces « avantages » que l’on obtiendrait avec un diagnostic d’autisme, dont tu parles avec tant de certitude ? J’ai dû louper quelques informations, pourtant je lis des témoignages de personnes autistes adultes tous les jours, et je les vois davantage souffrir, vivre dans la précarité et en mauvaise santé, attendre des mois sans aucune aide, se perdre dans les démarches administratives, faire des boulots qui les tuent pour nourrir leurs enfants, plutôt que des personnes qui vivent confortablement (l’AAH, confortable ?) sur des aides si facilement reçues.

Peut-être que les personnes qui « trafiquent » un dossier MDPH existent (autant que les licornes ?), à une extrême minorité, comme pour toute chose ; je n’en ai jamais entendu parler, mais admettons. Ce soupçon n’est pas justifié d’un point de vue statistique et fait surtout du mal aux personnes véritablement handicapées, qui ont du mal à être reconnues voire à se reconnaître elles-mêmes, se poussant jusqu’à des extrémités que des personnes valides-neurotypiques ne supporteraient pas deux semaines. Et puis, une reconnaissance de handicap, on peut l’avoir pour d’autres conditions, ou même sans étiquette précise, je ne vois vraiment pas l’intérêt d’ « usurper » l’identité d’autiste.

Si les médias tenus par des personnes neurotypiques et les fictions écrites par des personnes neurotypiques aiment mettre en avant des caricatures d’autistes imaginés en génies apathiques qui glissent dans le monde sans accroc, ce n’est pas de notre faute à nous autres autistes adultes plus ou moins intégré·es qui essayons de raconter la réalité de notre quotidien harassant dans ce monde neurotypique ; ce n’est pas assez sensationnel, ce n’est pas assez clivant comme image, les médias préfèrent opposer l’autiste génie dans les nuages et l’autiste non-verbal qui entre en crise au moindre toucher. Parce que, l’« autisme léger » dont tu parles, il peut aussi être lourd. Moi à qui on dit que « ça ne se voit pas », j’ai pourtant des crises à en crier et m’en frapper la tête et dont je mets plusieurs jours à me remettre, je peux avoir des épisodes de mutisme, je ne peux pas travailler dans le monde ordinaire (et non, je n’ai aucune aide de l’État qui me permette de vivre et suis pour l’instant dépendante de mon ex-conjoint), j’ai vécu le harcèlement à l’école et au travail, et certains jours ma sensibilité est telle que je ne peux pas sortir de chez moi ni même juste m’habiller. Personne ne le verrait, si je prenais la parole pendant 10 minutes dans les médias. Et si je prenais la parole 10 minutes dans les médias, d’ailleurs, si, bien sûr qu’on me contesterait mon diagnostic. Tout le monde le fait déjà pour Julie Dachez. Et il y en a aussi qui remettent en question ton diagnostic, c’est dire si la méfiance est plutôt la règle que l’exception. Personne n’est considéré·e comme « assez autiste » à partir du moment où iel s’exprime en son nom.

On voudrait pourtant parler d’autre chose que de souffrance. Dire qu’il est possible de vivre bien en étant autiste. Que l’environnement est déterminant. Tu l’as fait toi-même. Tu as montré toi-même la « légèreté » de ta condition, dès lors que tu avais recouvré ta liberté et qu’on te permettait de passer tes journées dans tes passions.

Ce qui me fait le plus rire peut-être – rire jaune, comme on dit –, c’est ton jugement sur les médecins. Un médecin pas accusé de sexisme, un médecin considéré comme bienveillant, et voilà qu’on doit le mettre en doute ? C’est un drôle de retournement de situation. Je t’assure, un psychiatre qui voit sa patiente fondre en larmes et parler d’idées suicidaires en consultation serait plutôt porté, en raison de préjugés sexistes, à la caser dans la catégorie « personnalité limite », un diagnostic encore souvent mal compris, mal employé, et stigmatisé. Non, ce n’est pas une catégorie diagnostique trop peu utilisée, mais au contraire souvent employée pour caser les femmes autistes-qui-s’ignorent, qu’elles soient effectivement ou pas du tout borderline (eh oui, encore une fois, il est possible de cumuler deux conditions). Je sais de qui tu parles quand tu cites la renommée sur les réseaux sociaux d’un certain psychiatre parisien ; il a diagnostiqué, en effet, beaucoup de mes adelphes ; beaucoup de femmes renvoyées des CRA au premier coup d’œil parce qu’elles ont appris en surface quelques codes sociaux, parce que oui, la médecine qui a observé quelques petits garçons blancs il y a 70 ans n’avait pas prévu que certain·es autistes en grandissant puissent apprendre cela, et s’épuiser pour cela. Les étapes du diagnostic que lui et les psychologues de son équipe font passer sont standardisées, enrichies des dernières recherches issues du monde anglo-saxon et du Québec. La France a du retard en matière d’autisme, tu étais un des premiers à alerter là-dessus.

*

Et enfin, tu dis faire tout cela pour les autistes « lourds », pour les enfants qui ont besoin d’aide et se trouveraient évincés par la place que prennent les adultes nouvellement diagnostiqués. C’est un discours que l’on entend souvent, mais la réalité est toute autre. S’il existe des « suprémacistes aspies » – I’m definitely not one of them – il existe aussi un grand, grand nombre de militant·es de la neurodiversité qui combattent en solidarité et reconnaissance des plus exclu·es et stigmatisé·es.

Parce qu’on cumule des conditions ; parce que l’on rencontre de grosses difficultés au quotidien malgré une capacité acquise à masquer (et parfois à cause de cette capacité) ; parce que nous avons des frères, sœurs, enfants autistes ; parce que nous comprenons et ressentons ce que ressentent les personnes autistes qui ne peuvent pas s’exprimer oralement, que l’on enferme, que l’on frappe. Nous militons contre les hiérarchies et pour la reconnaissance de l’humanité de chacun·e, pour une adaptation en fonction des besoins de chacun·e. À traîner dans la « communauté autistique », je vois des mamans d’autistes dits « lourds » qui sont elles-mêmes autistes « légères » et se démènent pour aider leurs enfants et les font passer en premier pour tout ; des AVS, éducateurices, soignant·es, qui savent mieux s’occuper des enfants autistes que les autres, qui parfois découvrent leur autisme via ces enfants dont iels s’occupent mais n’osent se définir comme tel·le·s parce que se disant qu’il y a des situations plus difficiles que les leurs. Je vois des tas de personnes autistes qui combattent les préjugés et les mauvaises compréhensions de leurs adelphes qui n’ont pas accès à la parole ; je vois des personnes autistes qui n’oralisent pas mais écrivent et donnent à voir à l’écrit ce qu’elles pensent quand elles ne parlent pas, et soutiennent ce décloisonnement des catégories de fonctionnement pour décrire les réalités autistiques sous un autre prisme.

Nous ne confisquons la parole et la place de personne. Nous voulons attirer au contraire et l’attention sur le fait que certaines paroles et places ne sont pas considérées. Tu cites le film Hors-Normes : je t’invite à lire tout ce qu’a écrit le CLE autiste là-dessus.

Cher Josef, je sais que tu ne liras pas ma réponse, et je me fiche personnellement de ce que tu penses, finalement. Cette réponse, je l’ai faite pour les autres, tou·te·s mes adelphes autistes qui se reçoivent quotidiennement en pleine face des accusations d’être des imposteurices, de ne pas réellement souffrir, d’être des feignasses – tou·te·s mes adelphes autistes qui luttent contre un monde excluant, un employeur maltraitant, un conjoint non compréhensif, de mauvais amis trop normatifs, une famille culpabilisante, et souvent, leur propre jugement trop dur envers elleux-mêmes. Je veux leur dire qu’iels sont légitimes, qu’iels ont leur place, qu’iels méritent de se prendre au sérieux et de demander les aides dont iels ont besoin, je veux leur dire que nous resterons solidaires les un·es des autres, entre autistes différent·es à besoins d’assistance différent·es, entre autistes cumulant avec d’autres conditions et handicaps, entre autistes cis et trans, quel que soit notre genre et notre orientation sexuelle.

Continuez à vous raconter et à vous accorder de la légitimité.

Autistiquement,

Charlie.

25 réflexions sur “Réponse à Schovanec qui dénonce des « faux autistes »

  1. « Et n’est-ce pas aussi l’un de tes intérêts, ou alors fais-tu toutes ces conférences, toutes ces interviews, as-tu écrit tous ces livres, sans porter un intérêt fort à ton objet ? Vu le fonctionnement de l’énergie et de la concentration chez les autistes, ce serait surprenant…  »
    Supposition perso (un peu cynique et sans preuves, certes) : pour le fric, parce qu’il y avait un « créneau » à prendre (en termes de visibilité médiatique, de livres à vendre, et d’être une bonne caution autiste modérée pour les NT, les lobbies de parents, l’État…).

    « Mais voudrais-tu peut-être qu’il existe une « race pure » d’autiste ? J’en frissonne.  »
    D’autant plus ridicule que selon une étude, 95% des enfants autistes auraient au moins UNE autre condition médicale et/ou psychiatrique. https://link.springer.com/article/10.1007/s10803-018-3521-1

    Et cette étude n’inclut pas la dyssynchronie HPI (qui varie entre 10% et 33% des autistes selon diverses sources ; Michelle Dawson dans son étude a trouvé 30% d’autistes HPI en mesurant avec les matrices de Raven, par ex). Donc au final des autistes qui ont rien de tout ça (et qui sont cishet, diag enfant en CRA et n’ont pas l’autisme comme intérêt spé, bien sûr, en plus) c’est ultra-rarissime même si ça existe… Au final je sais pas trop à quels autistes il pense s’adresser (ou plutôt si : il s’adresse pas aux autistes mais aux NT à qui il sert de caution).

    Et toujours sur le sujet de « mais en fait qui est vraiment autiste à ses yeux (puisque presque personne semble entrer dans ses critères) », il accorde aucune crédibilité aux femmes ou aux NB autistes, et en réalité pas plus aux hommes diag adulte (qui pour lui sont également des faux autistes qui cherchent juste à rentrer dans le « monde féminin » qu’est l’autisme pour coucher, ou par « mimétisme » des femmes). Bref on se demande qui est vraiment crédible à ses yeux…

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    • Exactement, il ne s’adresse plus aux autistes, et plus personne ne trouve grâce à ses yeux. À part lui-même ? Je trouve vraiment l’interview grotesque, ça n’a aucun sens. Ça me chagrine cependant que ca puisse peiner autant d’autistes, et servir d’aliment au validisme et à la psychophobie de beaucoup de NT…

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      • Moi j’ai été un peu énervé par l’interview mais pas réellement surpris ou peiné parce que honnêtement, déjà avant, je le « sentais pas », il m’avait toujours fait l’effet d’une bonne caution médiatique dont le rôle est (sous couvert de discours pro-inclusion et pro-équité et pro-liberté des autistes) de faire la promotion de « l’intégration par le travail » et donc en fait de justifier indirectement que tous les autistes (au moins verbaux et/ou sans déficience intellectuelle) peuvent et surtout doivent aller à l’école normale et travailler (et dans un emploi normal), alors même que pour beaucoup (voire la majorité?) c’est dangereux pour leur santé physique et mentale.

        Même si lui n’a jamais dit ça de cette façon cash, son discours se prêtait parfaitement à cet argumentaire-là. Et dans les faits, j’ai souvent entendu des NT dire « Ah mais tu peux bosser car Josef Schovanec c’est un autiste et il a réussi brillamment blablabla ».
        Et j’ai toujours eu l’impression que si il avait du succès (que les éditeurs publient et mettent en avant ses livres, qu’il est invité à la télé, à des conférences par la MAIF ou des facs, que les NT achètent ses livres…) c’est pour CETTE raison, parce qu’il sert à ça, et que lui-même le sait (et soit il l’accepte soit il en joue carrément).

        Du coup, son discours sur le dernier article est cohérent si on considère que son rôle a toujours été de promouvoir que « Les autistes sont pas handi donc allez, zou, au boulot (et pas d’allocs) ». Puisque il dézingue presque tous les autistes comme « faux handicapés » et donc ne méritant pas d’avoir des allocs justement.
        Et même si je suis dégoûté par ça, au moins les masques tombent…

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      • J’ai toujours eu l’impression qu’il donnait une image assez « lisse » de l’autisme (mais plutôt divertissante, et on ne savait jamais exactement jusqu’où allait son humour et autodérision), mais pas tant que ca qu’il défendait une force de travail normée. Il mettait aussi en avant la valeur des intérêts spécifiques « inutiles », les qualités humaines… il me semble.
        Hugo Horiot en revanche a un discours très axé travail-entreprise (et technologie-informatique : pas de quoi enthousiasmer le dinosaure technologique que je suis), performance, efficacité… alors que je l’apprécie pour sa dénonciation des politiques et du fonctionnement de l’institution scolaire, cette défense des autistes juste en fonction de leur valeur travail me met en colère.

        Mais évidemment qu’avoir une audience assez large, « grand public », signifie tenir un discours compatible avec le système.
        On ne peut résister qu’en marge.

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      • Oui je suis d’accord j’ai d’ailleurs toujours eu la même impression sur Horiot, mélange de gêne, de méfiance et de « j’essaie de comprendre car pour militer de l’intérieur il faut des compromis »

        Et aussi oui « image lisse » exactement

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      • Et en effet son interview est grotesque. Une suite d’affirmations sorties de nulle part et sans source (à part « il y a des gens qui m’ont dit mais je peux pas vous dire qui hein »), d’affirmations vagues et mal assumées (à aucun moment il dit clairement « les femmes autistes sont de fausses autistes » mais c’est sous-entendu partout), de sophismes, de gros clichés du niveau café du commerce sur les faux handicapés, sans oublier toute la partie sur le sexe

        (perso j’hésite encore entre « Il est dégoûté par le sexe et tout ce qui a le moindre rapport avec ça y compris les sujets LGBT », « Il aime pas que des femmes aient une vie sexuelle libre parce que misogyne de base », « Il pense que tous les vrais autistes sont asexuels et incapables de plaire parce qu’il raisonne en clichés », « Il est frustré de ne pas trouver de partenaires sexuels et donc en veut aux femmes autistes qui veulent pas de lui / aux hommes autistes qui ont plus de succès sexuel que lui / à tous les autistes avec une vie sexuelle », mais clairement il a un souci avec ça…).

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    • pas autre chose à faire « pour » l autisme ? que votre destruction en bonne et due forme sans savoir pourquoi ? et a t il le droit de donner son avis de terrain au quotidien depuis plus de 10 ans ? et peut être aussi épuisement et autre ? j ai lu votre tirade qui ressemble à un tribunal .. autistique ça ?

      J’aime

      • Il a le droit de donner son avis, nous répondons (si, en « sachant pourquoi »), en donnant des informations qu’il ne donne pas, en donnant notre vision du terrain, et en cherchant à rassurer les autistes qui ont été bouleversé.e.s par ses accusations à lui.

        Un tribunal, des autistes isolé.e.s, fragilisé.e.s psychologiquement et précaires, sans aucune résonance médiatique, qui échangent leur amertume sur un blog personnel, face à un homme « installé » qui est publié et invité à la télé et commente une réalité dont il n’a, en fait, aucune expérience ?
        (la situation des femmes/personnes non-binaires autistes, en l’occurrence)

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      • Il faut vraiment ne pas avoir lu cette très belle réponse pour dire que c’est un tribunal.
        Et la Girafe n’a-t-elle pas le droit de donner son avis sur le terrain au quotidien depuis des dizaines d’années? N’y a-t-il que votre protégé pour parler de l’autisme? ça vous gêne que d’autres autistes prennent la parole? Ou n’y a-t-il que ceux que votre association valident qui ont le droit de paroles?

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  2. C’est cet article de Josef Schovanec qui m’a amenée à rendre mes articles invisibles sur mon blog. Le fait qu’un autiste à haut potentiel intellectuel juge arbitrairement, dans ses propos, ses adelphes (je reprends ton mot que je découvre grâce à toi) comme inexistants, donc imposteurs dans le spectre de l’autisme, alors qu’il est lui-même représentatif de cette combinaison : intellect superformant + autisme, est tellement absurde et irresponsable que l’expression première qui m’est venue fut : « il est con ou quoi ?! »

    Cela m’a collé un tel malaise que j’en suis venue à planquer mes articles aux regards des inconnus, à la manière d’un animal qui se terre pour lécher ses plaies. Ma vie est assez compliquée comme ça, j’ai déjà trop de difficultés à expliquer pourquoi je suis handicapée et en quoi consiste ce handicap, à des incrédules qui n’imaginent pas en me voyant ce que ça suppose au quotidien, pour me coltiner des soupçons d’imposture.

    On lit trop d’articles et de propos visant à rejeter l’idée que des autistes (autrefois dits « Asperger ») puissent être affublés de QI hors normes. Les raisons objectives de ces affirmations sont louables au départ : il s’agit d’éviter les phénomènes médiatiques qui présentent des cas exceptionnels, comme Daniel Tammet par exemple, qui peuvent accomplir des prouesses hors du commun, ce qui mène le public à s’imaginer que tous les autistes sont des « génies »… en oubliant que tous les « surdoués » ne sont pas des génies non plus. Mais ce faisant, on écarte une frange d’autistes à haut potentiel intellectuel qui, pourtant, existent bel et bien, même s’ils sont rares, et pire : on leur interdit d’exister en tant que tels, on leur ferme toute légitimité à se dire. C’est par ces procédés à la louche qu’on nous condamne à une forme de clandestinité… pour ne pas faire de vagues, pour ne pas déranger, surtout. Mais en attendant, on en bave et on peut en crever sans que personne s’en préoccupe.

    Un autiste qui pense, parle et fournit des travaux, idées, etc., de qualité, se voit donc interdire de dire en quoi sa vie peut être un enfer du fait de son TSA, et ce malgré ses capacités intellectuelles par ailleurs de bon niveau.

    Lui qui a pu faire des études, protégé par son milieu familial (parce que tout le monde n’a pas des parents qui aident) et passer des diplômes à la mesure de ses capacités intellectuelles, n’est pas représentatif de tous les autistes à potentiel intellectuel élevé. Je ne suis pas la seule à, malgré un HQI rangé dans la catégorie des « surdoués » et une bonne culture générale, à avoir été incapable de suivre une scolarité secondaire, puis à en avoir été exclue parce qu’incapable d’accomplir certaines tâches pourtant simples quand on a une tête « qui marche bien ». Alors qu’on sait maintenant que les hauts QI sont en large majorité capables de facilement se hisser à des niveaux d’études élevés, alors qu’on sait que le HQI ne peut en aucun cas justifier l’échec scolaire, il serait temps d’admettre que les HQI qui se « viandent » à l’école ont certainement AUSSI d’autres choses qui les handicapent, et qu’il convient de chercher où ça merdoie dans leur fonctionnement.

    Une intelligence surefficiente n’explique pas l’échec scolaire (et pas que), en aucun cas ! Mais il y existe des personnes qui, certes nanties d’un intellect performant, peuvent cumuler cet état avec des handicaps comme l’autisme, le TDA/H, l’épilepsie, la narcolepsie et toutes sortes de troubles neuro-sensoriels et sensoriels. Un « surdoué » sourd ou aveugle a autant le droit d’être reconnu dans son handicap qu’un sourd ou aveugle intellectuellement déficient. Dans notre société c’est admis. Mais quand c’est associé à des conditions neurologiques invisibles, c’est la double, triple… peine. Non seulement « on » s’en fout, mais « on » y ajoute l’insurmontable contrainte de devoir s’adapter alors que c’est techniquement impossible. Mais cette impossibilité technique est jugée comme de l’imposture, de la fraude… en somme, les autistes invisibles ne sont que des tire-au-flancs, des snobs qui se la pètent pour briller en société via des coquetteries neurologiques dont ils se vantent.

    Quelle injure !

    Le fait d’avoir un fonctionnement intellectuel normal à supérieur n’est pas un gage de capacité à s’adapter aux exigences de la vie sociale. C’est un élément efficace de ce que notre société appelle « réussite », mais il existe certaines situations où un handicap bien réel vient saboter les belles promesses de cet intellect performant. Si l’autisme s’ajoute au haut potentiel, le haut potentiel peut s’en trouver saboté dans ses capacités d’adaptation aux systèmes scolaire, professionnel, relationnel.

    On n’est pas là pour jouer les phénomènes de foire, grimper sur la table pour faire des prouesses devant l’assemblée ébahie des badauds. Je demande juste un droit à l’existence et le droit de vivre sans avoir à raser les murs parce que mon profil cognitif n’est pas politiquement correct pour une autiste.

    La charité c’est souvent ça : on veut bien aider les pauvres à conditions qu’ils aient l’air pauvres, soient reconnaissables par leurs haillons et leur langage rustre. Mais si le dit pauvre sollicite une aide sans arborer de guenilles, que sa syntaxe est correcte, qu’il n’affiche pas une tignasse grasse, ne bave pas tant qu’on y est… ça ne peut être qu’un imposteur ! Il en va de même pour tous ces autistes qui n’ont pas l’air de l’être au premier coup d’œil et dont l’autisme ne se voit qu’en contexte privé, parce qu’ils ont appris à faire semblant d’avoir l’air normal pour sauver leur peau.

    L’ironie de son propos est qu’il désigne comme imposteurs des gens comme lui, se tirant ainsi une balle dans le pied. Mais il est vrai que l’autisme peut souvent mener à des formes d’auto-sabotage, notamment quand on néglige de s’imposer un délai de sécurité, un sas temporel pour bien peser la portée de nos propos, souvent trop sincères mais parfois aussi insuffisamment réfléchis.

    C’est dommage. Il avait bien commencé, pourtant.

    Je remettrai peut-être mes articles en ligne quand j’aurai le temps de les relire, arranger éventuellement et sélectionner pour être plus conformes à mon évolution. Mais pour le moment je n’en ai pas trop le temps ni l’énergie. Donc à suivre…

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    • Merci pour avoir pris le temps d’écrire ce long commentaire qui revient sur un problème super important dans la compréhension des différents profils autistiques et de nos difficultés spécifiques. J’en partage les réflexions et l’amertume.

      (et ton blog m’a beaucoup inspirée et nourrie au fil de mes découvertes sur l’autisme !)

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      • Bonjour, cela me reconforte car diagnostiguee a 38 ans soit deux ans apres mon fils . Ca n’a pas ete facile pour moi j’avais vraiment besoin de savoir ce qui n’allait pas chez moi.. mon fils a eu son diagnostique a 14 ans je soupsonai depuis tout petit (echolalie, activites restreints repetitifs dans son univers,arrive a jouer tout seul, ou avec d autres mais parle que de ses passions meme si les autres s en moquent ca me faisait mal au coeur de voir ca..

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  3. Coucou. Ouais après j’admets que je n’ai pas été déçu de lui car je ne m’attends jamais à rien des types proches du gouvernement et/ou qui passent dans les grands médias et depuis plus de dix ans pas un seul n’a mérité que je relâche ma méfiance envers lui mais bon j’imagine qu’être à ranger dans la case « vieille » communiste me protège un peu là dessus par rapport à beaucoup de gens plus candides vis à vis du pouvoir et des figures médiatiques. Les stars de l’autisme sont mises dans ces positions car elles le servent, Temple Grandin par exemple ses propos sur le travail et comme quoi elle a toujours été plus gênée dans la vie par le sexisme que l’hostilité aux autistes (je veux bien la croire mais au vu de ce que 100% des femmes autistes ou l’étant potentiellement que je connais m’ont dit jusqu’à présent tout à fait l’inverse j’ai beaucoup de mal) c’est pas vraiment mieux.
    Sincèrement si on s’attend à ce que les choses changent réellement à partir de grands hommes et grandes femmes starifiés « autistes officiels » je pense qu’on peut attendre jusqu’à la fin des temps, jamais personne n’a changé un système en s’en recevant autre chose qu’une volée d’insultes de la part de la majorité des gens qui n’aiment juste pas qu’on change leurs petites habitudes même si c’est pour que d’autres puissent respirer, je pense qu’à y réagir on perd du temps précieux qu’on pourrait utiliser mieux autrement ce genre de propos à mon avis une indifférence dédaigneuse c’est tout ce que ça mérite pour toutes les raisons que tu cites en gros ça met plein de gens dans la merde qui ont pas besoin qu’on leur rajoute ça…mais c’est tout les jours qu’un connard dit quelque chose de ce genre dans les médias c’est je pense par l’action qu’on les contrera plus on sera nombreux à l’ouvrir pour dire nos propres histoires et besoins haut et fort plus ou bout d’un moment la masse critique se retournera et les obligera à nous écouter. Je vois ça comme une guerre sociale et cette bataille j’ai totalement l’intention de la gagner avec mon camp en ce qui me concerne en l’occurrence dans ce cas précis celui des gens dans la merde et qui essayent de trouver dans l’autisme une réponse un soutien…est ce qu’ils sont tous autistes…peut être pas…ça ce peut que certains aient d’autres atypies peut être des encore plus stigmatisées d’ailleurs et sincèrement mettons que quelques abrutis trouvent que ça fait cool d’être autiste et veulent absolument un faux diagnostic c’est quoi le plus dangereux entre leur donner à eux et ne pas le donner à des tas de gens qui en ont besoin sous prétexte de l’existence d’une infime part de cas du genre…pour le reste les gens qui cherchent à être qualifié d’autiste et ne le sont pas ils ont généralement d’autres problèmes proches et tout aussi réels pour ce que j’ai pu en voir.
    En ce qui me concerne j’ai les diags de HQI et de dyspraxique et côté autisme j’ai pas le Graal du diag 100% officiel mais bon au vu que : 1-Tout les gens à qui j’ai parlé plus de 5 minutes dans ma vie m’ont déjà demandé si j’étais pas autiste 2-Plusieurs psys se sont posés la question même si au CRA on m’a répondu « non ça c’est le HQI ça peut poser des problèmes très proches d’adaptation au travail » ce à quoi j’ai répondu (en gros) « alors pourquoi est ce que c’est pas reconnu de la même façon concrètement tu écris parano/schizo/borderline/narcissique/steak frites/compotes de pommes/alien de la planète Chulack (ou plus de Vulcain sans doute en l’occurence) ce que tu veux sur mon dossier je m’en balance tant que tu me donnes l’AAH pour ça en fait vu que c’est surtout d’aide économique en urgence que j’ai besoin en fait alors tu écris quoi STP? » et j’ai eu droit comme réponse à (enfin pas dit mais pensé très fort assez pour que je l’entendes et dit nettement plus poliment) « et bien tu va te faire foutres car officiellement le HQI ne pose pas de problème d’adaptation au travail et à part ça et ta dyspraxie on ne repère pas d’autre handicap chronique chez toi et pour l’AAH c’est pas assez »…grrrr (en même temps il y a des types à ce qu’on m’a dit si désespérés de l’avoir qu’ils sont allés jusqu’à s’arracher les membres devant les gens de la MDPH pour être surs de pouvoir être à 80% et qui l’ont quand même pas eu pour les punir d’avoir fait exprès donc en fait à part si tu est déjà mort et encore je suis pas sure que qui ce soit ait réussi à l’avoir pour quoi que ce soit cette aide)….. 3-Il y a au moins 3 personnes officiellement diag autistes qui ont commencé à se poser la question de si ça pouvait être un truc qui les concernaient ou pas en me lisant donc j’en suis pas sure à 100% vu qu’il y a eut plusieurs suspicions officielles dans mon cas je suis pas non plus vraiment dans l’autodiagnostic pur mais visiblement je me plante pas totalement quand j’en parle quand même ça ressemble à ce que des gens autistes vivent de l’intérieur et désolée mais des gens avec une sexualité des LGBT et des femmes (apparemment chez les TDS de ce qu’on m’a dit il y aurait une forte proportion de femmes autistes d’ailleurs vu que j’en ai connu plusieurs IRL sans l’avoir cherché qui avaient le diagnostic bah ça m’étonnes pas mais du coup ça va totalement contre l’image qu’il donne et je te laisse imaginer le degré de situation pas simple) dedans bah il y en a plein plein plein que ça leur plaise ou non. Tant pis pour eux si ils savent pas regarder qu’ils le veuillent ou non on va leur apprendre (bon j’imagine que pour la reconnaissance mon côté directe et un peu brutale ne joue pas pour moi vu que ça rentre ni dans les clichés de l’autisme ni dans ceux de la féminité mais bon je vais pas m’inventer une nouvelle personnalité pour leur faire plaisir).
    Ah et dernier point je ne sais pas si il a évoqué ça ou pas du tout mais vu que personne en parle je trouve ça important à souligner quand même il y a un autre groupe que le cliché habituelle de l’autisme met dehors et qui est très sous-diagnostiqués les personnes qui ne sont pas blanches (avec double effet Kiss Cool si pauvres évidemment mais ça c’est pour tout le monde d’ailleurs peut être que l’autisme c’est branché et tendance comme on le prétend chez les bobos aucune idée mais dans ma banlieue l’image Rain Man reste très gravée je vois pas trop où ils ont été imaginer l’autisme fashion), juifs, asiatiques, arabes, noirs etc…sont très souvent évincé d’un portrait habituel de l’autisme plus blanc que blanc…d’ailleurs comme on peut parfois lire des médecins prétendus spécialistes de l’autiste dire des trucs aussi aberrants que « une femme ne peut pas être autiste » j’en ai lu un une fois qui avait écrit dans un article très en vue sur internet « c’est impossible d’être autiste sans être blanc » sans que personne dans des centaines de commentaires en dessous ne souligne qu’il avait dit une énormité. Pourtant il y a des gens qui cumulent et sont très loin des clichés : exemple un type dans ma classe quand j’étais au collège qui était le cancre de ma classe m’était proche d’une certaine façon disons on avait pas de contact particulier on se parlait peu mais il y avait quelques trucs sur lesquels on semblait se comprendre que personne d’autre ne captait on se sentait « pareils » sur certains trucs quoi à l’époque bien que très opposé lui tout au fond de la classe moi tout devant c’était assez flou mais quand j’y repense maintenant en fait le gars collait autant voir plus que moi au portrait HQI autiste typique…très vite il s’est fait chier à l’école en a eu marre du racisme (il était noir) et a compris que pour aider ça famille qui était une des plus pauvre dans notre banlieue financièrement continuer ne serviraient à rien alors il s’est intégré à une des bandes de dealers du collège à zoner, utiliser des armes, dealer enfin bref tout ce qu’on imagine quand on parle d’une racaille sauf qu’il était assez peu intégré même dans ce groupe là jugé dangereusement franc pour leur business par le reste de la troupe et qu’il avait pas du tout le même style de mentalité il restait avec eux par totale loyauté envers eux et avec un espèce d’altruisme de vouloir aider tout les membres de son groupe (évidemment ce genre de groupe il y a quasi que des personnes avec diverses atypies fortes et un sacré gout du risque suicidaire pour les intégrer)…je ne l’ai jamais revu depuis la plupart des membres de ce groupe sont aujourd’hui en taule peut être que lui aussi et je me suis toujours demandé combien de « spécialistes » seraient capables de repérer ce genre de personne si loin du cliché des neuroatypiques comme pouvant l’être…pas beaucoup je pense et c’est tout le problème en fait.
    Désolée pour cet énorme pavé je n’arrive jamais à m’en empêcher si c’est trop lourd sent toi libre d’effacer ou de ne pas lire.

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    • Je trouve ça très bien de recevoir des pavés 🙂 que l’on puisse s’exprimer dans les commentaires, ajouter à la réflexion, avoir un nouveau témoignage et avis, et compléter les points que je n’ai pas abordés. En effet j’ai hésité à faire un point « biais racistes » dans ma réponse, Schovanec n’a pas parlé de ça directement mais probablement qu’il n’y pense même pas, ça doit le dépasser cette réflexion… Merci pour l’ajout essentiel.

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  4. Coucou je sais ton article date mais je viens de lire le propos de Shovanec en entier et c’est hardcore je comprends et soutient tout les gens comme toi qui lui répondent posément avec des arguments, des stats et tout ça me soule trop pour que j’en sois apte. Surtout un point que j’ai trouvé chaud dont peu parlent c’est quand il parle d’un exemple (si j’ai bien compris) d’une fille qui a essayé de se suicider devant le gars qui devait décider de si elle était autiste ou pas et qui a dit que non et dans son propos il en dit que c’est une manipulation du médecin mais WTF. Quand bien même la fille ne serait pas autiste en quoi être désespérée d’avoir de l’aide à ce point est « manipulateur », ça n’a vraiment aucun sens. C’était violent à lire. Comment tu veux que les filles soient en confiance face au diagnostic médical en se disant que si elles s’effondrent en entendant non le médecin les verra comme des manipulatrices voulant s’inventer une maladie pour avoir de l’attention (Ah encore ces histoires de femmes traitées d’ hystériques en sous entendu donc quand j’y repense), alors qu’en vrai ce seront sûrement des nanas soit autistes soit avec d’autres atypies qui seront en larmes a se demander ok c’est pas ça mais alors j’ai quoi et pourquoi j’arrive à rien, sans recevoir la moindre piste de réponse juste du mépris c’est chaud quoi.

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    • Absolument. Les préjugés sur les femmes en psychiatrie… et les préjugés du coup sur les personnes classées comme « à troubles psy »… c’est un truc qui me met dans une colère folle (tiens, justement !), j’aimerais encore écrire là-dessus. C’est souvent employé comme argument pour dire que telle personne ne peut pas être autiste, elle doit plutôt « être folle ». C’est n’importe quoi, on est bien d’accord. De l’ignorance, du mépris, de la bonne grosse domination dégueulasse validiste, psychophobe, sexiste. (ajoutons raciste et classiste aussi souvent, évidemment)

      Et franchement, revenons à la réalité deux secondes : un médecin qui cède à un « chantage au suicide » pour un diagnostic ? Ça me paraît plus probable qu’il fasse interner de force sa patiente…

      (et ça fait un peu écho à mon vécu de diagnostic, j’ai d’abord été considérée comme non-autiste en raison de mes « antécédents psychiatriques » et quand je me suis effondrée – mutique, puis en larmes et colère – à l’annonce incompréhensible pour moi, le psychiatre m’a proposé de me faire hospitaliser puisque je n’avais pas l’air stable psychologiquement…)

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      • Oui la colère folle je comprends totalement XD.

        Comme si autisme et folie étaient incompatibles. Perso je préfère dire mépris de classe que classisme parce que des fois quand j’entends des gens faire s’equivaloir comme tout autant du « classisme » le mépris des chômeurs sdf et celui (tout relatif) des gosses de riches comme si c’était du pareil au même dans les deux cas en terme de rapport de pouvoir ça me donne envie de hurler de rage comme une folle tiens justement mais oui on est d’accord dans l’ensemble malgré mon incapacité personnelle à supporter ce mot et la logique de stop la lutte des classes sous entendue derrière le plus souvent (je précise que je ne t’accuse pas de le faire ici c’est juste ce à quoi ce terme le renvoie comme souvenirs) sur le constat global on tombe d’accord.

        Pour le médecin vs patiente oui là aussi pauvre médecin psychiatre pris au terrible chantage d’une patiente psy jugée folle qui n’a aucun pouvoir ni crédibilité en face de lui quand lui peut la priver de tout ses droits humains d’une signature on va vraiment pleurer pour ce pauvre monsieur bah voyons. Clairement là les failles d’analyses de rapports de pouvoir sont assez visibles.

        Bah moi on m’a jusqu’à fort peu refuser de me dire autiste malgré qu’à peu près tout pointait en ce sens parce que non madame vous êtes jolie, douce (comprendre baisable d’ailleurs c’est quoi ton 06 en langage medical) et intelligente (comprendre vous ne vous tapez pas la tête contre les murs) vous pouvez pas être autiste je dirais surdon et dépression liée à ça plutôt (on me la fait 100000 fois ce coup là) plus votre dyspraxie pas la peine d’inventer autre chose ça « ferait trop ». Ceci dit le HQI et la dyspraxie avant que j’ai la paperasse officielle on m’a pas cru très longtemps aussi avant de constater donc j’étais un peu rodée.

        Sans compter que dès qu’on parle d’une femme avec une différence d’ordre plutôt cognitif ça bugue chez les hommes médecins en mode : « Pardon qu’est ce que vous dites madame? Avoir un cerveau?
        Vous? Allons, allons ha,ha c’est l’émotion qui parle calmez vous un peu voyons » paternalisme sans commentaire. (Caricature à peine abusée).

        Proposer l’hospitalisation chaud, bon remarque moi je l’ai vécue de force l’HP c’est ce qui m’a rendue radicalement anti psychiatrie d’ailleurs, un souvenir douloureux qui m’a bien hantée pendant le confinement cimer et l’HP c’est horrible sur plein de points que tout ceux qui y passent ressentent mais par rapport à l’autisme et ses spécificités l’HP c’est un enfer sensoriel clairement je vois mal ce qui peut être moins accessible en fait, c’était atroce. Moi je me suis retrouvée forcée d’y être en moins de 5 minutes a tester pour la première fois de parler à une psy après deux tentatives de suicide et en y repensant c’est en partie à cause de traits autistiques vu que la dame était inquiète de ce que je sois très franche et directe sur les envies suicidaires et que mon plan pour me tuer était selon elle hyper logique et rationnel risquant fort d’aboutir donc justifiant internement, techniquement si j’avais pas envie de me tuer je vois pas pourquoi je dirais que je le voulais j’ai pas trop compris son truc. Et j’ai été très effrayée genre elle me regardait comme si c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un de suicidaire de sa vie il y a un moment change de taf si tu supportes pas d’entendre ces mots là, euh pardon mais elle m’a tellement imposé un cauchemar dont j’avais pas du tout besoin en prime et que j’ai du vivre en plus de tout ce qui s’était passé avant que j’ai beaucoup de mal à être mesurée dans mon propos là concernant.

        Et à la base si j’étais dans cet état c’était parce que difficultes de socialisation = fin d’études foirees sans perspective d’emploi = j’avais envie de mourir car je me voyais pas d’avenir. J’ai du mal à me dire que ça puisse être sans lien avec les traits autistiques. Donc oui moi aussi tout ça me parle, hélas à un niveau très personnel.

        Aussi quand il parlent de gens avec des troubles psys qui préfèrent se dire autistes car moins stigmatisant (quoi que j’ai beaucoup plus vu de gens nier des traits autistiques pour les mettre sur le compte de troubles psys plus connus que l’inverse mais bon les deux existent c’est sur)…bah euh alors le problème plus que qu’ils choisissent un diag moins stigmatisant c’est pas que certains soient encore plus stigmatisanes que l’autisme en soit (parce que c’est déjà pas mal en plus je sais pas où il va chercher les gens qui croient que tout les autistes sont des génies dans mon entourage l’image de l’autiste qui pense pas et se tape la tête contre les murs H24 7/7j a toujours la cote…bon j’avoue vu le nombre de conneries qu’on entend ça donne envie de le faire vraiment parfois mais la question n’est pas là).

        D’un autre côté les gars on leur fait souvent l’inverse de nier leurs problèmes émotionnels parce que non toi tu peux pas subir ça c’est des trucs de femmes…ça donne des histoires comme le frère de mon oncle alcoolique divorcé depuis des années qui a essayé de se suicider hier soir en foutant le feu à sa baraque et en est sorti vivant mais brûlé à 85 degré, avant il avait une belle gueule maintenant il est défiguré, toujours tout seul, handicapé à vie, sans baraque et couvert de dettes qu’il s’est fait en cramant la dite maison dont il était pas proprio et dans le coma aux urgences jusqu’à guérison potentielle (marre je vais encore perdre combien de gens et flipper pour combien d’autres cette année ça me soule on était pas très proches mais quand même c’est dur)…je crois bien que pas mal de gars aussi iraient un peu mieux si le cliché trouble psy = truc de gonzesse était pas autant présent.

        Et aussi apparemment les pauvres non binaires à la fois ils n’existent pas et sont une pathologie mentale dans la façon de voir de ce monsieur apparemment. Bon je sais que c’est pas très connu et que la première fois qu’on en entend parler on a du mal à concevoir mais c’est vachement jugeant pour des gens qu’il connaît pas.

        Bref le sexisme psychiatrique et plus largement médical ça aide personne.

        Surtout si tu veux écrire dessus écris se lâcher ça fait du bien. Et puis tellement de filles en ont marre de ça tu aideras sûrement d’autres nanas.

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      • Non, pas de mal fait au contraire 🙂 je suis en vacances sans connexion internet constante, donc entre ça et ma dépression, avec le manque d’énergie/de motivation pour faire les choses, je ne réponds pas forcément tout de suite à tous les messages !

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